7.10.11

Pluri – Inter – Multi – Trans – Indisciplinés… 3/3

     L’interdisciplinarité permet un approfondissement de la réflexion autour d'un patient ou un groupe de patients dans leur prise en charge (PEC) et augmente la capacité de l’équipe à résoudre la problématique qui entoure cette PEC [1]. Cette problématique est résolue en fonction des domaines de compétences des thérapeutes. Ceci dépend également de l’implication des professionnels dans le domaine de la recherche. Rapprochons l’evidence-based au domaine de la recherche, où celle-ci lutte contre les mauvaises méthodes et prénotions dans lesquelles certains professionnels travaillent et analysent leur production.


    Choi, BCK en 2007 [2] a synthétisé les bonnes pratiques d'un travail en équipe dans le tableau suivant:
Tableau récapitulatif des bonnes stratégies du travail en équipe [2]
Au sein d’une structure, 2 types de pratique peut se créer [3] :
Les professionnels issus de disciplines différentes travaillent ensemble pour la résolution d’un même objet, vers le même but.
Ou 
Le professionnel tente d’élargir ses champs de compétences et connaissances de sa discipline afin de trouver la meilleure solution autour de celle-ci. La proximité épistémologique prends alors toute sa place.

Cependant, 2 problèmes se posent :
L’appropriation d’un nouveau concept (emprunt à une autre discipline avec ces théories) est il si aisé que ça ? Est-ce que les thérapeutes possèdent la capacité requise et nécessaire pour assimiler ces connaissances et utiliser ces compétences à bon escient ?

C’est un problème connu de longue date où les bricolages des connaissances, souvent moyennes, tendent à faire apparaître des protocoles ou des PEC basés sur des concepts empiriques. Là où l’evidence-based tente de faire ses preuves, les protocoles ne sont jamais ou très peu discutés, remis en cause avec des données récentes de la littérature scientifique, dans des équipes qui se disent interdisciplinaires. Il est toujours frustrant et dommage de constater que l'expression « mon patient » est encore à la mode dans beaucoup de structure, alors que la pensée d’un référentiel, plaçant le patient au milieu de toute les attentions, est plébiscité par les grandes instances.

A ces constats, Freymond [3] propose 2 bornes théoriques qui font office d'extrême :
- Le mépris absolu de l’exigence de scientificité et de sa méthodologie, qui se retrouve plutôt du côté des thérapeutes ainsi que dans leur PEC.
Et
- L’absence totale d’ambition institutionnelle, impliquée souvent au niveau de la hiérarchie et dans le cadre de la structure. Ce qui a pour conséquence une auto-exclusion pure et simple du monde scientifique.
« Les efforts à consentir pour produire des connaissances les plus scientifiques possibles, malgré tous les obstacles et les difficultés rencontrés dans la pratique, font de la recherche une forme d'ascèse. » [2]. Cette ascèse scientifique permet de rester sur le droit chemin de l'evidence-based et pousse tous les thérapeutes suffisamment motivés à chercher toujours plus loin.

Marc de Pracontal [4] écrit dans l'introduction de son livre que la difficulté du scientifique réside dans l'objectivation d'une partie de la réalité. Construire un ensemble de faits cohérents en essayant d'introduire le moins possible de distorsion. Nous pensons que c'est grâce à l'interdisciplinarité, via les théories des différentes disciplines, que cette réalité est décrite dans son ensemble. La méthodologie scientifique se devra d'être a-disciplinaire [3] afin de respecter cette objectivation. Ce constat pose des problèmes lorsque les investigateurs proviennent d'une seule discipline.


L'avis du GERAR.
    Le GERAR se positionne comme une organisation qui lutte pour une exigence scientifique, sa nécessité et une pratique basée sur des preuves. De plus, les membres du GERAR avancent, apprennent et se motivent pour toujours être à la hauteur des objectifs qu’ils se sont lancés.
    Si l'on s'attache à analyser les limites de la recherche interdisciplinaire, elle vient de la structure ou du thérapeute. Mais qu'en est il du résultat ? Pas facile d'objectiver l'impact d'une bonne et d'une mauvaise rééducation, car le patient se rééduque aussi tout seul. Rare sont les études prouvant que cette auto rééducation est efficace.
    C’est pourquoi, l'interdisciplinarité des membres du GERAR permet d'appuyer les réflexes de bonnes pratiques, la construction de projets, de partenariats où chaque décision est critiquée, argumentée, mise à l'épreuve aux regards critiques des membres. Et tout ceci tend vers le même but : éviter que la démarche scientifique n'apparaisse comme une pratique déviante. [4]
     In fine, le GERAR désire être une entité à part entière dans le milieu de la rééducation.
A quand alors d’autres GERAR, dans d’autres villes ou régions pour faire avancer le débat et la recherche biomédicale dans le domaine de la rééducation.


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